Monsieur BERTRAND nous raconte la formation géologique des coteaux du Lauragais.
Quand on circule dans un chemin encaissé comme celui de la Satte, qui va de l'Église de Belberaud à Odars, apparaissent dans les talus des couches géologiques horizontales de calcaire blanchâtre qui se répètent chaque 2 m ou 2,50 m, d'environ 50 cm d'épaisseur et séparés par une marne plus ou moins sableuse.
Dans cette partie marno-sableuse, on peut creuser facilement, la couche inférieure de calcaire dur servant de sol, l'autre couche servant de plafond, ce qui facilitait la construction de souterrains ou d'abris habitables au cours de diverses époques très anciennes.
Ces habitations ou refuges étaient tellement nombreux qu'une ordonnance de Raymond VII, en 1223, recommande de détruire et boucher les souterrains et tout site sous terre.
Dans l'imaginaire collectif, on avait trop vite tendance à faire des souterrains un réseau de communication entre châteaux, logis, églises ou abbayes. On leur fait parcourir des centaines de mètres, voire des kilomètres, passer sous les cours d'eaux, grimper des collines. La réalité est toute autre.
Jamais très longs, seulement de quelques mètres ou dizaines de mètres, ces souterrains sont classifiés en archéologie comme « souterrains aménagés », mais peuvent être considérés comme des « souterrains refuges », dans la mesure où ils comportent des éléments plus ou moins élaborés : une ou plusieurs entrées camouflées, des salles pour y stocker des vivres et des biens.
Madame Yvette BASTIE, native de Belberaud, raconte que ses parents ont découvert en labourant un champs à une centaine de mètres de la Tour, près du chemin de la Tour, un effondrement de terre ouvrant un grand trou pouvant être la sortie d'un souterrain venant de la Tour, et qui a dû servir d'habitation, des couverts et de la poterie ayant été découverts sur le sol.
Monsieur ODOL, ancien professeur de géographie, dans une de ses conférences, parle de la dépression éolienne de la vallée de Brams, au seuil de Naurouze, ainsi que de gros cailloux, appelés « Dreikanter » avec des faces plates façonnées par les forts vents de sable pendant des milliers d'années. On en trouve dans les environs du Mas de Ste Puelles dans l'Aude. Le dépôt de ce sable, avec d'autres ingrédients comme le calcaire et l'argile, ont rempli la vallée de l'Hers du Seuil de Naurouze à Toulouse.
En creusant pour réaliser une bouche de métro à une profondeur de 30 m, correspondant à l'ancien lit de l'Hers, les terrassiers ont découvert une carcasse de tortue et d'autres reptiles.
Le fait que le sol de notre territoire est fait de fins éléments transportés par le vent, on ne trouve pas traces de fossiles.